Tech Talk: les étudiants prennent la parole (Jour 5)
18 juillet 2015

Tech Talk: les étudiants prennent la parole (Jour 5)

 

Chaque soir de la compétition, les étudiants partagent, opposent et comparent leurs idées novatrices lors des Tech Talks qui viennent clôturer les courses. Rencontre avec 3 équipes de cette seconde édition de l'HYDROCONTEST: University of Southampton (Angleterre), Australian Maritime College (Australie) et Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse).

Parmi les étudiants effectuant une année de master à Southampton, l’université en comptait au moins 2 qui connaissaient l’HYDROCONTEST mais n’avaient pu participer en 2014. Il n’en aura pas fallu plus pour lancer la machine outre-Manche. Décidant de se réunir avec d’autres futurs professionnels de l’industrie maritime passionnés, ils ont formé pour 2015 la 1e équipe britannique de la compétition et la plus internationale de toutes avec des coéquipiers français, anglais, italien, espagnol et chinois. Les étudiants, motivés au point d’ajouter cet ambitieux projet au reste des impératifs de leurs études respectives, ont initié le projet dès décembre 2014 pour obtenir les soutiens financiers nécessaires de la part de l’université. Ils sont arrivés plus tard que prévu, mais cela n’a pas empêché l’équipe de terminer la conception et la fabrication de leur bateau hybride en moins de 2 mois. L’équipe aurait aimé dévoiler sur le plan d’eau une belle innovation : une aile, inspirée des class C, qui devait être installée comme une couverture sur le bateau pour en augmenter la poussée verticale. En attendant, le bateau s’est tout de même démarqué avec sa rapidité, sa légèreté et son design innovant : le show était déjà assuré.

Sans test préalable, il est toujours difficile de connaître la fiabilité du prototype conçu et l’équipe s’en est bien rendu compte à son arrivée en Suisse. Si leur bateau figurait parmi plus légers, c'était au détriment de sa structure qui a rapidement montré de premiers signes de faiblesse, entraînant diverses avaries dès les premiers essais. Plus de peur que de mal heureusement; la semaine a laissé suffisamment de temps pour les réparations et même quelques améliorations sur le catamaran volant!

 

Southampton

 

Australian Maritime College

L’équipe de Tasmanie avait déjà fait sensation avec son catamaran volant en 2014 et remporté le trophée « Best Design ». Profitant à la fois de l’expérience des 3 anciens de l’édition précédente et des nouvelles idées des 5 étudiants ayant rejoint l’aventure cette année, le team a travaillé des mois durant à la préparation de la compétition. L’idée était de reprendre le concept de 2014 et de l’optimiser pour une meilleure adaptation à chaque catégorie de la compétition. Conservant l’aspect hybride de l’embarcation, ils en ont augmenté la largeur et l’ont équipée d’un système mécanique de régulation de la hauteur de vol pour une meilleure stabilité qu’avec un système électronique. Ils l’ont également rendue encore plus modulable : dotée de foils en « T » pour la catégorie léger, Nancy le foiler devient Sid le SWATH pour le Transport de Masse.

S’appuyant sur l’éventail de compétences de ses membres, l’équipe a réussi le pari d’atteindre des vitesses records avec son bateau à foils, enregistrant des pointes à 25.4 km/h durant les tests effectués dans la semaine sur le Léman. Malgré cet exploit, divers problèmes techniques n’ont pas permis aux Australiens de faire aussi bien qu’en 2014 pendant les courses officielles. Mais le potentiel de leur projet est indéniable et il a été de nouveau récompensé avec le prix « Best Boat Design » cette année. De retour en Australie, la relève devrait être assurée pour 2016 et compte bien perfectionner ses prototypes d’ici à la prochaine édition de l’HYDROCONTEST.

 

AMC

L’équipe des Polytechniciens lausannois s’est formée autour du projet de master du Team Manager, déjà participant en 2014 et dès lors mordu du challenge étudiant de la Fondation Hydros sur l’efficience énergétique nautique et maritime. Le team a poursuivi le travail sur ses 2 prototypes de l’année précédente, l’un volant, l’autre semi-submersible, afin de les perfectionner. Pari réussi pour le SWATH qui s’est illustré en remportant la finale de la catégorie Transport de Masse contre Polytechnique Paris, alors même que le navire venait de chuter du portique de mise à l’eau et que l’équipe pensait avoir perdu tout espoir de concourir. Le foiler manquait malheureusement de stabilité à cause du contrôle automatisé des flaps qui n’a pas assez bien fonctionné, et n’a pas pu aller aussi loin dans la compétition. Ressortis grandis de l’expérience gagnée sur le terrain grâce à la multidisciplinarité du projet qui les a tous amenés à se confronter à des problématiques sortant de leurs domaines d’expertise, l’HYDROCONTEST semble même avoir créé des vocations auprès de certains des équipiers. Aujourd’hui, ils sont donc plus motivés que jamais à poursuivre l’aventure en 2016 avec l’ambition de repartir de zéro en créant de nouveaux concepts, et ont déjà prévu de s’y mettre dans seulement 2 à 3 semaines.

 

EPFL